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Énergies renouvelables et agriculture
Dans un contexte mondial de changement climatique et d’objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le développement des énergies renouvelables (EnR) apparaît comme un des principaux leviers.
En effet, elles permettent de produire électricité, chaleur, gaz et autres à partir de sources d’énergie considérées comme inépuisables (le soleil, le vent, les marées…) et n’engendrant pas ou peu de pollution. Enfin, les EnR sont plus résilientes que les énergies fossiles (pétrole, charbon…).
Les énergies renouvelables en France : état des lieux
Même si les EnR restent minoritaires en France, elles ont fortement progressé au cours des dernières décennies. Au niveau de la consommation d’énergie, leur part a été multipliée par deux depuis 1990 et représentait 14% en 2022. Au niveau de la production, elles ont progressé de 85% depuis 2005 et représentaient 24% de la production totale en 2022.
La production d’énergies renouvelables reste dominée par le bois-énergie (34 %) et l’hydraulique (13 %). Cependant, le poids de ces filières a fortement diminué puisqu’elles représentaient 83% de la production d’énergies renouvelables en 2005. Ce recul s’explique par l’essor de l’éolien, des pompes à chaleur et des biocarburants dont la part cumulée est passée dans le même temps de 6% à 34%.
Comme l’illustre le poids du bois, l’énergie renouvelable est principalement produite sous forme de chaleur (70%) et le reste sous forme d’électricité.
La production d’électricité renouvelable provient encore pour l’essentiel de l’énergie hydraulique mais elle ne représente plus que 49% contre 93% en 2005. Là encore, ce recul s’explique par le fort développement d’autres filières sur la même période, en particulier l’éolien (1,5% à 31%) et le solaire photovoltaïque (0% à 12%).
L’énergie photovoltaïque : enjeux et perspectives
La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte de 2015 et celle relative à l’énergie et au climat de 2019 ont fixé un objectif d’au moins 40 % d'énergies renouvelables dans la production d'électricité en 2030.
Instaurée par la loi de 2015, la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) fixe les priorités à 10 ans en matière d’énergie. Elle est actualisée tous les cinq ans. La PPE actuelle porte sur la période 2019-2028 et fixe les objectifs les plus ambitieux sur ces filières éoliennes et photovoltaïques.
Pour cette dernière en particulier, l’objectif de puissance installée en 2028 est fixé entre 35 et 44 gigawatts (GW), soit autour de quatre fois le niveau de 2019. A titre de comparaison, l’objectif est légèrement inférieur pour l’éolien terrestre (33 à 35 GW) mais ne représente qu’un doublement par rapport à 2019.
Cet objectif est décliné par type d’implantation à raison de 15 à 19 GW pour les installations sur les toitures (4,5 GW fin 2020) et 20 à 25 GW pour les installations au sol (4,4 GW fin 2020). Pour ces dernières, il pourrait être nécessaire de mobiliser de 16 000 à 21 000 hectares selon une estimation de l’ADEME (Agence De l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie).
Photovoltaïque et agriculture
Étant donné l’importance des surfaces de bâtiments et foncier nécessaires à son activité, le secteur agricole présente un fort potentiel pour le développement de projets d’installations photovoltaïques. Pour autant, pouvoirs publics et organisations professionnelles ont toujours veillé à ce que le développement de tels projets ne puisse se faire au détriment des espaces agricoles, forestiers et naturels.
Photovoltaïque sur bâtiments agricoles : une filière à maturité
Dans ce contexte, c’est naturellement vers les toitures des bâtiments agricoles que se sont tournés les acteurs de la filière photovoltaïque.
L’implantation de centrales solaires sur des bâtiments agricoles a débuté il y a une vingtaine d’années avant de connaître un fort développement à la fin des années 2000. En effet, dans un contexte économique difficile pour la filière agricole et de soutien massif au photovoltaïque, de tels projets pouvaient représenter une opportunité de diversification vers des revenus non agricoles et/ou d’accès à des bâtiments à coût réduit ou nul.
Passée la fièvre, voir la tentation spéculative, des premières années, le déploiement de centrales photovoltaïques sur les toitures des bâtiments agricoles est resté dynamique et ces dernières se sont installées durablement dans le paysage rural.
Photovoltaïque sur terrain agricole : une filière d’avenir ?
Pour les centrales au sol, la priorité est donnée aux surfaces dégradées ou artificialisées (friches industrielles, ombrières de parking…) pour leur implantation. Une circulaire de 2009 affirme même que les projets photovoltaïques au sol n’ont pas vocation à être installés en zones agricoles. (photo)
Cela n’a pas empêché le développement de certains projets sur des espaces végétalisés. Une activité agricole, le plus souvent d’élevage, a alors parfois été intégrée au projet aussi bien dans un objectif d’acceptation du projet que d’entretien du terrain sur lequel était implantée la centrale. L’exemple le plus courant est celui de moutons pâturant au milieu des panneaux pour limiter l’enherbement. La priorité restant la production d’électricité, l’élevage n’était qu’une activité associée, voir annexe, au service du projet photovoltaïque.
Néanmoins, les surfaces dégradées ou artificialisées présentent un potentiel limité au regard des objectifs fixés dans le PPE. Entre temps, la loi a également précisé qu’une centrale au sol peut être autorisée sur un terrain agricole si elle n’est pas incompatible avec l’exercice d’une activité agricole.
Depuis quelques années, l’ensemble des acteurs du photovoltaïque s’intéressent donc de plus en plus aux terres agricoles. On assiste ainsi à de nombreuses innovations et expérimentations du côté des concepteurs de solutions photovoltaïques. En parallèle, les pouvoirs publics étoffent la réglementation en la matière afin, à la fois de faciliter et encadrer de tels projets tout en préservant foncier et activités agricoles.
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